Objectif Coupe de France
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Objectif Coupe de France

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Que se passe-t-il dans sa tête quand il plante un freinage à plus de 230 km/h au bout de la ligne droite, avec à sa gauche un concurrent qui essaye de passer à l’intérieur ? Alors qu’il vient de se faire doubler. Est-il calme ou lance-t-il une flopée de jurons derrière la visière de son casque ? Comment fait-il pour rester calme et concentré pendant trente minutes de course, pour reprendre sa place le tour d’après ? Mémoriser chaque point de freinage, modifier ses stratégies, pour toujours essayer de garder la tête de la course. Préserver les pneus, lutter contre la montée de la température d’huile… 

Depuis quelques années, nous suivons Laurent dans sa quête de course automobile. Souvent postés aux abords des circuits pour prendre des photos, dans son atelier ou pendant les nombreuses heures de route pour rallier les circuits aux six coins de la France, toutes ces questions demeurent encore sans réponse. Et même si on lui a demandé de nombreuses fois, Laurent ne saurait éclairer notre lanterne. « C’est la course, c’est comme ça. » Alors, il sera sûrement plus aisé de vous raconter la première saison complète de la Team 511, comment le département Motorsport de Machinistic en est venu à supporter Laurent et son équipe. Qu’est ce donc que cette M3 Jaune arborant nos couleurs ? 

La course automobile est un univers à part entière dans la passion que nous partageons. Une certitude, quand on met ne serait-ce qu’un doigt dedans, on finit par plonger la tête la première dans le grand bassin de la compétition. Que ce soit en suivant des épreuves [aïe le temps passé devant les reportages de vintage racing ndlr], ou, si on est plus radical, en s’harnachant dans un baquet. Peut-être est-ce les décorations de voitures de courses, les risques que prennent les pilotes, les moteurs qui chantent, les bastons à la corde qui nous motivent à suivre ces disciplines. Peut-être est-ce un besoin de se surpasser, d’avoir une bonne dose d’adrénaline, d’aimer faire la poussière sur les coupes exposées dans le garage, ou simplement d’être le plus rapide. Il n’en est pas moins que la course est un vecteur puissant pour vivre des moments intenses. 

Des maquettes de voitures de courses plein son appartement, des photos des plus grands pilotes de F1 et le tracé du Nürburgring sur les murs de l’atelier… Laurent a choisi l’option B, un baquet sinon rien. Après quelques années à pratiquer le moto-cross, puis à modifier des BMW E30 et une Z3 M pour un usage Track Day, Laurent a entrepris la préparation de sa nouvelle voiture pour la compétition. Fini de se battre seul contre le chronomètre, ce qui animait notre ami était désormais de se mesurer à armes égales à d’autres pilotes amateurs de France et de Navarre. Un projet qui se construit lentement, au rythme du budget alloué et au temps nécessaire à la préparation de la voiture et à l’organisation d’une équipe de course. Une auto qui devait répondre à des critères relatifs à ses goûts, qui se résumerait à « une propulsion avec un beau moteur », mais aussi à une catégorie FIA dans laquelle il se sentirait à l’aise, capable de réaliser une saison complète et d’aller chercher les premières places. 

Sur 4 chandelles, avec les outils de base. C’est comme ça que la M3 E36 choisie pour être transformée en voiture de course a été préparée. Dans un atelier à peine assez grand pour accueillir un tel chantier, chaque heure libre de Laurent a été mise à profit pour l’homologation FIA en catégorie Groupe N de cette série 3. Quel destin pour cette voiture, Jaune Dakar, équipée pour rouler au GPL et toute d’origine le jour de l’achat. Mais une M3 n’est-elle pas née pour devenir une bête de circuit ? Sans aucun doute, il n’y a qu’à lever le capot et observer les pièces techniques du six cylindres pour s’en persuader. En catégorie Groupe N, le cœur de la bête reste d’origine, et seulement les suspensions et des éléments de sécurité comme l’arceau sont autorisés et/ou imposés. Évidemment, il y a eu des doutes durant le montage de la voiture. Quand la caisse de la M3 était nue, je pense que chacun de ses amis s’est demandé s’il n’aurait pas dû laisser la voiture dans son état d’origine. Mais, ce n’est pas quand on est en plein milieu des eaux glacées, dans la solitude de la mécanique, qu’il faut baisser les bras. Il n’y a pas le choix, brasser les écrous pour ne pas se noyer dans un abandon qui aurait pour conséquence que la voiture ne retrouve jamais ses roues… Et que le rêve de courir ne dépasse jamais celui du simulateur et de Gran Turismo.

En 2019, la M3 est prête et participe à une des dernières courses de la saison, en Coupe de France des circuits, à Dijon. Les résultats ne sont pas à la hauteur des espérances de notre pilote, mais la voiture roule et c’est déjà une belle victoire. 2021 et 2022, seront l’occasion d’ajouter une course chaque année, au Mans puis au Val de Vienne. La voiture va de mieux en mieux, et l’équipe de course commence à avoir une organisation aidant à monter en performance, même si ces premières expériences comptent quelques déboires. On se rappelle d’un pneu avant qui éclate en bout de ligne droite à Dijon, donnant des sueurs froides à Laurent qui réussit à éviter les murs en finissant la course dans le bac à gravier. Ou encore, un accrochage avec une R8 LMS ratant son freinage et qui coûtera un tour chez le carrossier au poussin rapide. Des rappels, comme quoi la course nécessite parfois de prendre des risques, ou d’assumer ceux des autres, et que chaque décision dans le pilotage peut soudainement arrêter le week-end ou la saison. Malgré ça, prenant de l’expérience, étant plus à l’aise, comprenant sa voiture, Laurent monte sur le podium à maintes reprises, sans encore décrocher une première place mais en surprenant certains pilotes établis depuis quelques années en coupe de France. 

2023, nous y voilà ! Que la bagarre commence. L’année du grand plongeon et de la saison complète, la formation officielle de l’équipe de course Team 511 et la chasse au titre de champion de France. Cette aventure prend enfin un grand tournant, avec un engagement nécessaire pour décrocher les objectifs. Sept courses à travers la France, sur des circuits mythiques dans l’hexagone. Un engagement, entre copains, pour accompagner Laurent. Il n’y a rien de plus passionnant que d’aider un ami à réaliser une idée, et grâce à cette aventure c’est ensemble que l’on découvre l’univers de la course.

Histoire de vous mettre l’eau à la bouche pour la saison 2024, un petit résumé de la saison passée :

Nogaro : Premières courses de la saison, premières victoires ! 

Dijon-Prenois : Une météo déplorable, du brouillard et de la pluie, mais deux victoires dont  une au scratch (catégories Grp N et GT confondues) sous le déluge, devant des GT3 Cup. 

Pau-Arnos : Une bagarre sur la première course, avec des temps au tour inférieurs à ceux des  qualif’ ; et purée, la voiture sur deux roues dans le pif paf en bout de ligne droite. 

Ledenon : Deux premières places, c’est le camion qui a le plus souffert pour tirer la voiture  dans la rampe qui monte au circuit. 

Croix-en-ternois : Pause syndicale, ce week-end a été sauté.  

Albi : Découverte d’un circuit en ville, le cap du dépassement en début de course dans la  cohue est passé. Deux secondes places, on apprend que la stratégie de course peut changer  la donne.  

Val-de-vienne : Deux secondes places, la concurrence est rude, la voiture et le pilote sont en  ébullition.  

Le Mans – Bugatti : Est-ce qu’on en parle dans le prochain article ?

Faisant partie de l’équipe, et parce que cet article a pour vocation de vous résumer et d’introduire la Team 511 sur Machinistic j’aimerais juste vous dire que ce sont de super moments partagés entre copains, à voyager en France, rencontrer d’autres personnes et découvrir un monde nouveau. Si l’équipe a pris forme, avec Laurent à sa tête, Damien en chef mécanicien et Armand en chargé de communication, régulièrement d’autres amis prennent part au week-end, avec toujours la même idée : mettre la bonne ambiance. C’est aussi ça la course, c’est se retrouver en bande, vivre une expérience unique et se créer des souvenirs. 

Le mieux, si vous êtes motivés, c’est de venir nous voir sur les circuits, supporter l’équipe, et il y aura toujours un coup à boire et un bon moment à partager !

On se retrouve bientôt, pourquoi pas au circuit Bugatti du Mans le weekend du 21/22 octobre ? Dernière course de la saison, avec, si tout se passe bien, le titre de Champion de France des circuits sous le drapeau à damier ?

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