Si vous avez parcouru les différents articles du webzine, vous l’aurez surement remarqué, on a une légère préférence pour les véhicules anciens et atypiques dans l’équipe.
D’abord dubitatif sur les productions récentes, nous avions voulu affronter la Route des Grandes Alpes avec une M3 Touring. Comme dirait nos amis Québécois il faut se coucher moins niaiseux. Chargé à 2 bars d’aprioris négatifs, nous étions tous surpris de la regretter une fois les clés rendues à la fin de ces 3 jours de roadtrip. Partant de ce constat inattendu, nous étions curieux de tester un autre castor.
BMW France nous à proposer une 420i pour nous rendre sur les bords pittoresques du lac de Côme afin d’assister au prestigieux Concours d’Élégance de la Villa d’Este. Une chose cloche, non pas le 4 cylindres ; on s’accommodera d’un castor pas rapide à une fin de mobilité ; mais il manque un toit.
Les cabriolets ? J’aime pas.
Les cabriolets ? J’aime pas. Voilà ma réponse spontanée à cette question.
À mes yeux, les décapotables sont synonymes de lourdeur, de non-rigidité et de sportivité subjective. La S2000 est l’exception qui confirme la règle. Inutile d’aborder l’aspect tape à l’oeil et m’as-tu-vu de ce genre de véhicule, une gène se fait ressentir signe que la crise d’urticaire n’est pas loin.
Il est 7h du matin, le départ est proche et les autres sont excités à l’idée de parcourir les prochains 400 kilomètres de routes italiennes avec cet engin. Bougon jusqu’au boutisme, je passe mon tour pour prendre le volant en premier.
Comme tout bon roadtrip entre copains, on rigole, discute de sujets profonds et refaisons le monde. Anthony a préparé sa meilleure playlist, de Mickael Jackson à « Requiem pour un fou » l’atmosphère est douce. Soudain nous apercevons un panneau vert indiquant « aree di servizio » à 1750m avec une icône Autogrill, impossible de résister à la Rolls de toute aire d’autoroute.
Dégustant nos croissants, je suis amusé de voir que les gens ne sont pas indifférent à l’Individual bleu sur blanc, notre carrosse dégage étonnement un certains capital sympathie. Le carburant caféiné consommé, nous reprenons notre pèlerinage italien.
Après quelques virages sinueux, le lac de Côme fait son apparition pour la première fois. Je suis subjugué par la beauté de cette étendue d’eau. Ce sentiment est très largement renforcé par le fait d’être cheveux au vent, sans aucun vitrage en guise de filtre visuel. Umberto Tozzi nous offre son plus beau concert à travers l’excellent système Harman-Kardon, sur un fond de « Gloria » je suis spontanément renvoyer à une scène d’ouverture de grand film. L’arriéré que je suis et qui ne comprenait pas comment on pouvait choisir ce type de véhicule quand on aime la bagnole se surprend à trouver agréable d’être à bord de cette série 4.
On déambule décapoté entre lac et montagne et je me rend compte que cette automobile véhicule des sensations nouvelles alors inconnues jusque-là. Elle pousse à prendre le temps d’apprécier chaque instant, la vitesse et la sportivité deviennent subitement secondaire.
On se retrouve enivré d’un sentiment de liberté, le bonheur de passé sa main par-dessus le pare-brise et sentir l’air chaud glisser entre nos doigts. C’est pas si mal finalement un cabriolet.