Nous sommes le mercredi 20 mars 1996, il est 9h du matin. Après 2 heures d’attente à jouer des coudes avec les plus impatients, on touche enfin le saint-graal des mains. The Need for Speed est là devant nous, subtilement mis en évidence sur les présentoirs du Micromania local. Sur la pochette, on distingue instantanément une roue de Lamborghini Diablo en train de burner. Ok, ça donne le ton, on va pouvoir assouvir notre besoin de vitesse.
On quitte l’enseigne d’un pas rapide, allégé de 250 francs, avec pour objectif d’établir le meilleur chrono jusqu’au canapé. Après avoir jeté les Airwalk et la veste Adidas dans l’entrée, on introduit délicatement la galette dans le lecteur de la PS1.
On retient son souffle, l’écran de démarrage et le son de lancement emblématique de la console Sony s’enchaînent sans problème. C’est là que l’on prend une première claque, en guise d’introduction, une vidéo où l’on voit défiler tambour battant Dodge Viper, Ferrari 512 TR, Mazda RX7 et tout ce qui se fait de mieux à l’époque en matière d’automobiles exotiques. 30 sec de bonheur mécanique où l’on sent presque l’odeur du pneu brûlé nous chatouiller les narines.
Le menu apparaît et les choses sérieuses commencent. Pas de place pour le superflu, seulement quatre modes de jeu : contre la montre, duel, course simple et tournoi. Light is right comme disait Colin Chapman. L’appel de la route est trop fort, on lance un face à face.
Parmi les 8 tracés, on opte pour l’exotisme, le sable et les palmiers avec le tracé nommé Coastal. Il fait partie des 3 circuits “ouverts” où l’on roule à pleine vitesse parmi les BMW E30, Honda CRX et Volkswagen Jetta qui composent, entre autres, la circulation du jeu. Ici le principe est simple, boucler un itinéraire de point à point le plus rapidement possible. Le tout, en évitant de se faire coincer par la maréchaussée, mission largement acceptée.
Malgré un certain choix de bolides atypiques (huit, pas mal pour l’époque), on reste sur un duel américano-italien avec les idoles de notre enfance, celles qui tapissaient le mur de nos chambres en poster format XL : la Viper RT-10 contre la Diablo GT. C’est là que la deuxième gifle arrive, au moment où la course commence. Les tableaux de bord reproduits photographiquement, les changements de vitesse manuels et les notes de moteur échantillonnées formulent un rêve éveillé, cette sensation d’être vraiment derrière le volant.
Au début de chaque course, il faut obligatoirement passer du point mort à la première vitesse pour lancer la voiture, cela même si la transmission automatique a été sélectionnée précédemment dans le menu des options. Chaque voiture a un style de conduite, une sonorité et des performances différentes. On s’enivre à enchainer les parties pour toutes les appréhender, les kilomètres défilent à fond, le sourire pendu aux lèvres reste le même.
Soudain on remarque une douleur latente qui se fait ressentir, elle est de plus en plus forte. Elle se caractérise par une démangeaison oculaire, la sensation que nos yeux sont en feu. On jette un coup d’œil à l’horloge analogique qui surplombe la pièce, elle affiche 23h30.
ASPECTS TECHNIQUES
Le premier Need for Speed a été développé par la société canadienne Distinctive Software, devenue EA Canada par la suite. La série a débuté en Amérique du Nord, au Japon et en Europe en 1994 sur 3DO, suivie peu après par des versions pour PC (DOS) (1995), PlayStation et SEGA Saturn (1996). Il intègre des perspectives à la troisième ou à la première personne et des graphiques en 3D innovants à l’époque.
La plupart des voitures et des circuits sont disponibles au début du jeu, et l’objectif est de débloquer le reste du contenu verrouillé en remportant des tournois. Ce premier Need for Speed proposait des poursuites en voitures de police qui sont restées un thème populaire tout au long de la série avec les éditions dites “Hot Pursuit” (Need for Speed III : Hot Pursuit, Need for Speed : High Stakes, Need for Speed : Hot Pursuit 2, Need for Speed : Most Wanted, Need for Speed : Carbon et Need for Speed : Undercover). La version initiale comportait également un adversaire détestable qui n’hésitait pas à narguer le joueur si l’ordinateur gagnait la course ou si le joueur était arrêté (après avoir été verbalisé plusieurs fois).
Electronic Arts s’est associé au magazine automobile Road & Track pour reproduire le plus fidèlement possible le comportement des véhicules, y compris les sons moteurs émis. Le jeu contient également des données précises sur les véhicules avec des commentaires vocaux, plusieurs images « style magazine » de l’intérieur et de l’extérieur de chaque voiture et même de courts clips vidéo mettant en valeur les véhicules sur fond de musique.
Sur les 6 circuits que comporte le jeu, certains sont ouverts, ce qui signifie que vous n’avez qu’à vous lancer sur une grande autoroute, avec les flics à vos trousses. L’une des options du jeu vous permet de choisir le moment de la journée où vous souhaitez faire la course.
8 voitures composent le garage de cet opus :
- Lamborghini Diablo VT
- Chevrolet Corvette ZR-1
- Porsche 911 Carrera
- Ferrari 512TR
- Acura NSX
- Mazda RX-7
- Dodge Viper RT/10
- Toyota Supra Turbo
Où trouver le jeu ?
La version originale est devenue un véritable collector difficile à dénicher. Il faudra être patient et se tourner vers vos sites de petites annonces préférés pour espérer en trouver un d’occasion en bon état.
Il est également disponible ICI