Septembre rime habituellement avec rentrée, grisaille et emploi du temps chargé. Bien que nous soyons tête dans le guidon, on entend dire que quelque chose se trame outre Rhin; un événement organisé par les copains du collectif Hofmeisters en collaboration avec le sorcier mécanique Raab Classic qu’il ne faut surtout pas manquer.
Il ne nous en faut pas plus pour ouvrir Google Maps et calculer l’itinéraire.
– 1er hic: Depuis Annecy, il y a 668 kms qui nous séparent de l’aérodrome de Rothenburg ob der Tauber; lieu de l’événement.
– 2e hic: Nous disposons de 48h pour faire l’aller-retour et participer à l’événement. Nos antiques E30 ne sont pas adaptées à une telle mission.
Il y a quelque temps Armand et moi avions eu une discussion de comptoir, au sens propre, autour d’une bière. Il m’annonce être intrigué par le vaisseau amiral de la marque à l’hélice, la BMW i7. “Elle a beau être électrique, avec un design singulier, je lui trouve une sorte de charisme qui donne envie d’être à son volant.” me disait-il. Piqués à l’octane mais toujours en recherche de découverte, depuis ce jour nous attendions une occasion pour l’essayer. Elle est ici trop parfaite.
Grâce à BMW France, nous découvrons une nouvelle manière d’appréhender un road trip, avec élégance, silence et confort. On s’embourgeoise ? Après avoir quitté les rives tranquilles du lac d’Annecy, nous arpentons les premières routes du Jura avec leurs lacets et panoramas époustouflants. Ces routes étroites, bordées de forêts denses et de montagnes verdoyantes permettent à la i7 de nous faire une étonnante démonstration d’agilité, avec une tenue de route si précise qu’on pourrait croire que la voiture est sur des rails.
D’ailleurs, une fois sur l’autobahn, ce feeling particulier prend tout son sens : c’est un TGV. La tachymètre affiche des vitesses à faire remonter le temps, avec comme seule musique les sifflements d’Eole. 9h de route et deux recharges plus tard, nous commençons à sentir les douces effluves de bières et Bretzels…
Arrivé à l’aérodrome de Rothenburg, nous sommes très heureux de retrouver notre ami Jasper, et toute sa bande d’amis du collectif The Hofmeisters. Comme à leur habitude, ils ont eu une vision de l’événement qui le rende spécial.
En approchant de la place centrale, où prend place le Hangar 50, on distingue une grille de départ avec 5 voitures de courses parfaitement alignées. Le diable se cache dans les détails parait-il, dans ce cas le diable est avec nous aujourd’hui. Il prend la forme d’une E36 taillée pour en découdre avec les Audi S4 Quattro, Volvo 850 et autres Renault Laguna des nineties.
BMW Classic a sorti des murs du musée les légendaires BMW E36 STW (Super Tourenwagen) qui ont dominé le championnat allemand de voitures de tourisme (DTM) dans les années 1990. Les grands noms de la course automobile qui ornent les custodes arrières, Cecotto, Winkelhock ou Soper suscitent l’admiration de la foule de badauds que nous sommes.
La présence de ces véhicules de légende, aux côtés de modèles de collection restaurés par des amateurs passionnés, montre clairement à quel point l’héritage de BMW continue de vivre à travers les générations. D’ailleurs, la guest list mécanique est de haut vol sur le tarmac… Beaucoup d’adeptes de la marque à l’hélice ont fait le déplacement avec leurs bolides. Nous ne savons pas où poser nos yeux tellement les voitures présentes sont subtilement bien pensées. Il y a un véritable travail de recherche derrière chaque modification / amélioration, que ce soit pour le style ou la performance. Bon moteur, belles jantes, arceaux, les allemands ont du goût c’est indéniable, et n’ont surtout pas peur de modifier leurs voitures comme bon leur semblent.
Pour dynamiser l’aspect statique des véhicules exposés, des paires de cylindres vrombissent au loin sur la piste. Entre 6 en ligne et autres V8, nos oreilles retrouvent ces douces mélodies mécaniques. Au détour d’une allée nous tombons sur des visages familiers, ce sont ces amis que nous voyons tous les ans au gré des événements automobiles. La bagnole est un beau vecteur d’expérience. Qui aurait pu penser que nous nous retrouvions en Bavière, sur une piste de décollage, en buvant des Pils accompagnées de saucisses, tout en échangeant avec des amis d’un autre pays ?
Après avoir parcouru l’immense exposition, confortablement installé dans un des canapé du Hangar disposé entre un Cessna 172 et une BMW E36 Class II, je m’amuse à observer les gens venus partager un moment autour de ce seul point commun, un objet à 4 roues. À cet instant un sentiment de réconfort m’envahit, la passion est bien vivante et elle n’a pas de frontière. Il y a des journées qu’on aimerait ne jamais voir se terminer, celle-ci en fait définitivement partie.
En fin de journée, le soleil dépose un délicat voile orangé sur les E36 STW soigneusement étalées sur le tarmac pour une dernière photo de famille avant que tout le monde reprenne la route…
Es lebe das Auto, die Freunde und die Brezeln
